Au sein du Sporting Club Belvaux (SCB), Laurent, Isabelle et Laetitia s’engagent passionnément pour le développement sportif et personnel des enfants et des jeunes. À travers leur travail de coach, ils·elles contribuent à l’éducation et à la motivation de leurs protégé·e·s, en mettant l’accent sur les valeurs sociales, l’esprit d’équipe et le respect mutuel.
Lorsque nous arrivons au Gymnikuss au Scheierhaff à Soleuvre, les entraînements en groupe battent déjà leur plein dans la salle. Des garçons et des filles de tous âges s’entraînent sur les barres parallèles et à la barre fixe. Laurent, un visage souriant, nous accueille et nous invite à le suivre.
Impliqué au SCB depuis son enfance, l’informaticien de formation a pratiqué la gymnastique jusqu’à 25 ans. À la suite d’une blessure, il a commencé à entraîner dès 17 ans. Aujourd’hui, il est membre du comité et responsable de la commission des entraîneur·euse·s, organisant les entraînements, coordonnant les +/- 40 coachs et planifiant les compétitions.
Le club compte actuellement plus de 400 membres actifs, majoritairement des filles. La forte demande se traduit par des listes d’attente, même pour les cours de baby-gym. Certain·e·s attendent plus d’un an pour obtenir une place. Le président de la commission technique est particulièrement fier du développement de la section masculine, qu’il entraîne lui-même la vingtaine de jeunes dans son groupe : « Nous nous efforçons de rendre les entraînements intéressants et stimulants. Ils acquièrent de nouvelles compétences et pratiquent beaucoup de renforcement musculaire, ce qui est essentiel pour obtenir des progrès. »
Entre jeunesse et compétition
Malgré une baisse de participation après la pandémie de Covid-19, les garçons sont de retour et obtiennent d’excellents résultats. « L’année dernière, nous avons remporté la Coupe du Luxembourg chez les adultes, et les garçons ne sont pas en reste », déclare Laurent avec fierté. Il pointe du doigt le petit Daniel. Ce garçon de 9 ans est un véritable talent, comme il le montre fièrement sur les barres parallèles. Comme si de rien n’était, il fait un poirier en parfait équilibre. « Ce qu’il fait là à son âge est extrêmement impressionnant », commente Laurent. « Daniel est un athlète de haut niveau. Si on s’y tient, il va encore réussir bien des choses. »
« Daniel est un athlète de haut niveau. Si on s’y tient, il va encore réussir bien des choses. » – Laurent, entraineur et responsabel de la commission technique
Le but des challenges est d’éveiller leur ambition : Qui parviendra à rester debout le plus longtemps ? Qui fait un exercice le plus correctement possible ? La motivation est renforcée par des méthodes d’entraînement créatives et un système de points, les « Gympoints », qui leur permettent de suivre leurs progrès. Des défis réguliers stimulent également leur esprit de compétition. « Ils veulent devenir forts, et cela les motive. Il ne s’agit pas seulement de suivre le programme standard, mais aussi de prendre plaisir à la compétition. »
En même temps, les jeunes sont confrontés à de grandes décisions, explique Laetitia, dit Titi. Active depuis plus de 20 ans, la psychomotricienne diplômée dit que les jeunes sont confrontés à de grandes décisions : rester dans le sport ou vouloir découvrir de nouvelles activités – à l’adolescence, les intérêts changent, la première relation bouleverse les choses, les amis veulent entreprendre des choses. Le temps est rare.
Jeune entraîneuse au grand cœur
Isabelle, à seulement 17 ans, est déjà entraîneuse principale du groupe de jeunes filles de 4 à 8 ans. Elle a commencé la gymnastique à 8 ans et transmet maintenant son savoir. Pour elle, le plaisir est primordial : « Avec les petits, il faut être détendu, ils sont trop jeunes pour des règles strictes. J’essaie de rendre l’entraînement ludique. » Elle encadre les filles deux fois par semaine et considère son rôle comme une forme d’éducation, en développant leur concentration et leur discipline. Cependant, elle souligne qu’il est parfois difficile de trouver suffisamment d’entraîneur·euse·s prêt·e·s à assumer cette responsabilité.
Comme psychomotricienne diplômée, Titi apporte des connaissances précieuses au club. Elle entraîne les tout-petit·e·s, à partir de 2 ans. « Les enfants sont souvent épuisés après une heure de gymnastique », observe-t-elle, tout en se réjouissant de leurs progrès. « C’est merveilleux de voir comment ils se développent et apprennent de nouvelles compétences. »
Des liens sociaux comme clé du succès
Laetitia, ancienne gymnaste de haut niveau, considère son engagement au sein du club comme une richesse pour la communauté. « La convivialité est essentielle. Je me souviens des soirées cinéma quand j’étais plus jeune », raconte-t-elle. Elle trouve particulièrement gratifiant de voir d’ancien·ne·s gymnastes devenir des entraîneur·euses. « L’un de mes anciens protégés est aujourd’hui mon assistant. Cela témoigne de la pérennité de notre travail. »
« Avec les petits, il faut être détendu, ils sont trop jeunes pour des règles strictes. J’essaie de rendre l’entraînement ludique. » – Isabelle, entraineuse
Malgré les évolutions positives, des défis subsistent. Tout en sachant que d’autres clubs ont encore beaucoup plus de mal à se battre et que le SCB s’en sort encore bien. Laurent souligne que le manque d’entraîneur·euse·s reste un problème majeur : « Il est difficile de trouver suffisamment d’entraîneurs. Souvent, ils changent de club ou arrêtent complètement. Nous essayons de former les plus jeunes et de leur apporter du plaisir lors des entraînements. » Plusieurs fois, ils répètent qu’ils recherchent activement des entraîneur·euse·s, sans conditions requises, car ils forment eux-mêmes les nouvelles recrues et leur transmettent la philosophie du club.
Nouvelles sections et engagement des parents
Pour élargir son offre, le club a récemment lancé trois nouvelles sections : cheerleading, Zumba et fitness. Laurent est fier de cette évolution. Cependant, la collaboration avec les parents est également cruciale. « Parfois, les parents remettent en question l’autorité des entraîneur·euse·s, ce qui rend le travail plus difficile », explique Laetitia. Néanmoins, la coopération est globalement positive, et de nombreux parents soutiennent activement le club.
Pour Laurent et ses collègues, la gymnastique ne se limite pas à une activité sportive, mais constitue également une base essentielle pour le développement personnel des enfants. « C’est un sport de base qui soutient toutes les autres disciplines. Il favorise la motricité, la force et l’endurance », explique Laurent. Après la pandémie, l’importance de ces fondamentaux est d’autant plus évidente. « De nombreux enfants présentent des déficits moteurs, et nous essayons de les compenser par un entraînement ciblé. »
Comment s’assurer qu’avec des groupes aussi nombreux, l’attention portée à chaque enfant est suffisante pour développer les compétences individuelles ? « C’est un grand exercice d’équilibre que chaque entraîneur doit essayer de maîtriser », répond Laurent ». En moyenne, il y a 10 enfants par coach – ou du moins, ils essaient de s’y tenir, ce qui n’est pas si simple compte tenu du manque d’entraîneurs.
L’aspect social du sport
Laurent souligne que la gymnastique vise aussi à transmettre des valeurs telles que la persévérance, le respect et la force mentale. « Les enfants apprennent à s’affirmer et à poursuivre leurs objectifs », conclut-il. L’aspect le plus important reste la motivation. Sans celle-là, ça devient dure de garder les jeunes à la barre. Selon Laurent, ses formations continues, une partie en psychologie du sport, lui sont utiles dans ce contexte.
Le SCB offre aux enfants et aux jeunes non seulement une activité sportive, mais aussi une précieuse communauté sociale. Les entraîneurs partagent leur savoir et leur expérience avec passion, contribuant à la croissance tant sportive que personnelle des enfants. Malgré les défis, notamment en ce qui concerne la pénurie d’entraîneur·euse·s, le club demeure une institution solide, offrant une base pour le développement sportif et personnel de ses membres.
La raison pour laquelle le club de gymnastique a peut-être plus de succès que d’autres dans le même milieu se fait rapidement sentir : ils·elles exercent leur métier d’entraîneur·euse avec plaisir. Nos interlocteur·ice·s sont engagé·e·s et soutiennent le club dans lequel ils·elles ont grandi. Et surtout, Isabelle, Laetitia et Laurent sont fiers de leurs petits athlètes et sont heureux de participer à leur développement. Ou comme ce dernier nous dit : « Cette association est une partie de ma vie. »