Quand l'eau monte • Suessem, je t'aime

On ne peut pas arrêter la force de la nature. Mais on peut limiter les dégâts. Cette année, la Commune de Sanem va finaliser une étude pour repérer les endroits à risque en cas de grosse pluie et mettre en oeuvre des solutions concrètes dans les quatres localités. Un bassin de rétention a déjà été mis en place et apporté un soulagement dans la rue de Niederkorn à Sanem. Chaque habitant·e des lieux menacés par les crues peut, par des gestes prévoyants ou des réflexes avisés en cas de péril, faire front à l’adversité.

C’est un peu comme une liste de sages précautions, un rempart pour ne pas se laisser submerger par la nature lorsqu’elle se fait impitoyable.

Préparations à l’avance

– Veiller à la propreté des gouttières et des canalisations : Si elles s’obstruent, l’eau s’écoule le long des murs et menace de s’inviter à l’intérieur.

– Équiper son logis de fenêtres et portes imperméables à la pression : Bien installées et solidement closes, elles tiennent tête aux assauts de l’eau. On peut aussi opter pour des barrières amovibles en aluminium, glissées dans des rails prévus à cet effet devant une entrée de garage, par exemple, pour détourner les flots indésirables.

– Protéger murs et sols tout en imperméabilisant les conduites : L’eau, qu’elle vienne de la pluie ou du sous-sol, s’amasse autour de la maison, pesant sur les fondations ou s’infiltrant sournoisement. Des enduits protecteurs et un bon drainage chassent le danger, tandis que les passages de câbles ou de tuyaux (électricité, gaz…) doivent être scellés avec une étanchéité irréprochable.

– S’armer contre les reflux : Lors de fortes pluies, l’eau peut remonter jusqu’au niveau de refoulement, entraînant un retour par le réseau d’égouts vers la maison. Des clapets anti-refoulement se ferment automatiquement en cas de montée des eaux. Divers modèles existent, automatiques ou manuels, protégeant ainsi les installations intérieures (toilettes, douches, etc.) contre les débordements.

Une bonne prévention offre déjà une solide assurance. Mais lorsque l’eau finit par monter, tout repose sur des réflexes bien maîtrisés.

Agir en toute conscience

– Rester attentif·ve aux prévisions : Dès que l’AGE ou MeteoLux émet une alerte, celle-ci est relayée à la population via LU-alert.lu. L’essentiel est alors de garder son calme et d’évaluer la situation. Assurez-vous que votre téléphone soit chargé, prévoyez une batterie externe et gardez à portée de main une lampe de poche avec des piles de rechange. Ainsi, vous restez joignable et pouvez vous orienter, même sans électricité. Il est aussi prudent d’avoir chez soi des bottes en caoutchouc, ainsi que des réserves d’eau et de nourriture.

Alerte jaune, niveau de vigilance N3 :
Il y a un risques d’inondation.
Alerte orange, niveau de vigilance N2 :
Des inondations isées sont attendues dans le pays.
Alerte rouge, niveau de vigilance N1 :
De vastes zones seront largement touchées par des inondations.

– Couper l’électricité et le chauffage : Si le danger se rapproche de votre domicile, coupez le courant dans les pièces susceptibles d’être inondées. Éteignez également le chauffage et fermez son alimentation pour éviter des dommages à l’installation ou une contamination, par exemple par du mazout.

– Mettre les objets précieux en sécurité : Ne laissez rien de valeur au sous-sol. Montez documents importants, médicaments, ainsi que tout objet ou substance dangereux à un étage supérieur. Si possible, évitez de laisser votre voiture dans un garage en sous-sol, mais ne la déplacez plus si l’eau commence à envahir cet espace. Ne vous engagez pas sur des routes fermées et respectez les déviations.

– Sécuriser l’extérieur de la maison : Fermez fenêtres et portes, et, si vous en avez, placez des sacs de sable ou des barrières devant les accès pour contenir l’eau.

– Préserver sa sécurité : N’approchez pas inutilement l’eau en crue. Les plaques d’égout, par exemple, peuvent être soulevées par la pression, et l’eau trouble masque ces pièges. Si l’eau envahit le sous-sol, une porte pourrait se refermer derrière vous et rester bloquée par la force de l’eau. Si vous devez vous déplacer, prévenez quelqu’un. Limitez vos sorties au strict nécessaire et conformez-vous aux consignes du CGDIS et de la police. Le 112 ne doit être appelé qu’en cas d’urgence grave : danger pour la vie, fuite de substances dangereuses ou dommages majeurs au bâtiment malgré les précautions prises.

Utile à savoir: Lors d’une crue fluviale, le niveau de l’eau s’élève plutôt lentement, sur une période prolongée. En revanche, lors de pluies intenses, la montée des eaux peut devenir périlleuse en l’espace de quelques minutes, tant la dynamique est fulgurante. La localisation exacte et le moment précis de ces épisodes de fortes pluies restent difficiles à prévoir, ce qui raccourcit le délai d’alerte. Les dangers, eux, demeurent comparables dans les deux cas.

Quand les flots se retirent

– Réfléchir avant de pomper : Lorsque les niveaux d’eau baissent, il convient de vider le sous-sol avec précaution. Une évacuation trop rapide pourrait fragiliser la structure du bâtiment, notamment si l’eau extérieure exerce encore une forte pression sur les murs. La règle d’or est simple : ne commencez à pomper, étape par étape, que lorsque le niveau extérieur est inférieur à celui du sous-sol. N’hésitez pas à consulter un professionnel pour un avis éclairé.

– Documenter les dégâts : Après l’inondation, immortalisez l’état des lieux par des photos ou vidéos, idéalement avant d’entreprendre de grands nettoyages ou réparations.

– Assécher et nettoyer : Une fois l’eau pompée, éliminez boue et débris au plus vite, avant qu’ils ne sèchent et deviennent plus difficiles à retirer. Asséchez les espaces touchés sans tarder à l’aide de chauffages et de déshumidificateurs pour prévenir la formation de moisissures. En cas de dommages importants, envisagez de faire appel à des expert·e·s.

Soutien financier

La Commune de Sanem a commandité une étude, réalisée en collaboration avec le ministère de l’Environnement et l’Administration de la gestion de l’eau, afin d’identifier les zones à risque. Les habitant·e·s et entreprises concernés peuvent ainsi solliciter une aide financière auprès de l’État, couvrant jusqu’à 75 % des frais liés aux mesures d’adaptation et de protection. Cette subvention est plafonnée à 20 000 euros pour les maisons individuelles, 40 000 euros pour les immeubles collectifs et 75 000 euros pour les bâtiments d’entreprises.

Renseignez-vous auprès de l’Administration de la gestion de l’eau pour en savoir plus sur ces aides (cliquez ici !).