Débats, découvertes, diversité

Le Laboratoire d’Études Queer, sur le Genre et les Féminismes (LEQGF) est une association sans but lucratif fondée en 2020 et établie dans la Commune de Sanem. Son action se concentre sur la production et la transmission de connaissances ainsi que sur le développement d’outils relatifs au genre, aux sexualités et aux enjeux d’égalité intersectionnelle. Enrica Pianaro, sociologue féministe formée en anthropologie sociale, compte parmi les membres de son équipe. Depuis quinze ans, elle s’investit dans divers projets visant à promouvoir les droits des femmes ainsi que la reconnaissance légale et sociale des minorités sexuelles et de genre au Luxembourg. Dans le cadre d’un panel sur les parentalités queer au Matgesfeld à Belvaux le samedi 29 juin 2024, nous avons eu l’occasion de discuter avec Enrica afin d’obtenir des éclaircissements sur les objectifs et la portée de ces groupes de discussion.

Quelle est la raison d’être du LEQGF ? Quel est votre objectif ?

Les membres fondateur·rice·s ont une longue expérience dans les domaines des études de genre, des droits sexuels et reproductifs, et de l’activisme. Nous avons fondé cette association parce que les études queer et de genre sont peu développées dans notre pays, et nous croyons qu’elles méritent d’être promues. Bien que l’université propose sporadiquement quelques cours ou initiatives dans ce domaine, il n’y a pas de démarche systématique. Nous envisageons également d’aborder ces questions en dehors du cadre académique, dans un contexte plus accessible au grand public. Étant donné l’importance de ces études et les inégalités sociales qu’elles mettent en lumière, leur impact politique est indéniable. Nous pensons que ce qui émerge des mouvements sociaux et devient un objet d’étude scientifique doit également être réintégré à la société. Nous sommes convaincus que les études queer et de genre ont le potentiel de changer le monde.

Vous avez initié une série de panels à travers le pays dans le but d’engager un dialogue avec la population avec une cohérence thématique.

Le titre est Luxembourg LGBTIQ+ Panel. Nous avons choisi d’utiliser le mot « panel » car cela évoque généralement un groupe d’expert·e·s. Pour nous, ces expert·e·s sont des gens de la communauté qui veulent partager leur vie quotidienne et parler de choses qu’ils·elles observent personnellement ou dont ils sont affecté·e·s. Tout nous intéresse dans ces panels, des discriminations aux expériences très positives. Un autre volet important concerne les attentes des personnes LGBTIQ+. De quoi ont-ils·elles besoin pour bien vivre au Luxembourg en tant que personnes queer, des infrastructures à la cohabitation. Leurs voix doivent être entendues dans une discussion collective. Dans une des réunions à l’université destinée aux gens qui y travaillent ou étudient, nous avons abordé le thème de la discrimination, par exemple. En mai, un autre panel dans le Minett a porté sur le sujet de la jeunesse. Ce sont toujours des sujets d’intérêt pour la communauté, mais aussi pour les ministères, les municipalités et autres institutions. Plus tard, ils bénéficieront de la présentation structurée des connaissances de la communauté, avec des recommandations.

Vous avez identifié un total de 26 sujets…

… en réponse à un besoin accru de compréhension sur ces diverses thématiques, y compris pour notre association. Ces sujets couvrent un large éventail allant du sport au racisme, en passant par les questions liées aux personnes âgées, au genre, et bien d’autres encore.

Vous récolterez sûrement beaucoup d’informations. L’évaluation se fera-t-elle seulement à la fin ou y aura-t-il des bilans intermédiaires ?

Notre intention est de dépasser le cadre académique traditionnel des études queer et de genre. Nous avons planifié ces panels jusqu’en juillet 2025, et d’ici décembre 2025, tout devrait être finalisé avec la publication d’un rapport complet, comprenant une évaluation détaillée. Nous aspirons à maintenir un dynamisme constant tout au long de cette période, en inspirant les individu·e·s. C’est pourquoi nous avons l’intention de partager les résultats préliminaires des premiers groupes de discussion, par panel, dans des documents succincts de deux pages maximum. Nous visons ainsi à rendre ces informations accessibles à tous·tes, même à ceux·celles qui n’ont pas le temps de parcourir un rapport exhaustif.

Le panel au Matgesfeld le samedi 29 juin 2024 portera sur les parentalités queer. Qu’est-ce que cela signifie ?

Ce jour-là, nous mettons l’accent sur les parents queer, car il y a des revendications spécifiques dans la communauté sur ce sujet. Toute personne concernée peut participer, indépendamment de sa provenance géographique. La discussion, articulée autour de trois axes principaux – la situation au Luxembourg, les expériences personnelles et les attentes à l’égard de la politique et de la société civile – est organisée sous forme de groupe de discussion collective. Chaque réunion est limitée à un maximum de dix participant·e·s et nécessite une inscription préalable afin de favoriser un échange fructueux et une circulation efficace de l’information. Un·e modérateur·rice assure le bon déroulement des échanges tandis qu’une autre personne prend des notes. Cette approche est conçue avec rigueur scientifique pour garantir une certaine légitimité et encourage la réactivité et l’interaction entre les participant·e·s. En excluant les temps de préparation et de conclusion, ces rencontres ont une durée approximative d’une heure et demie.

 

 

Samedi, 29 juin 2024
Matgesfeld à Belvaux

10h00–12h00 Luxembourg LGBTIQ+ Panel

Pour ce focus group, les parents queer sont invité·e·s à venir partager leurs expériences et attentes autour du thème de la famille. Qu’en est-il actuellement des droits des familles homoparentales au Luxembourg ? À quoi ressemble votre quotidien en tant que parent queer ? Votre vécu compte !
Inscription obligatoire ici

10h00–18h00 Oppent Matgesfeld

En présence de la ministre de l’Égalité des genres et de la Diversité Yuriko Backes, le Matgesfeld sera officiellement déclaré comme Safe Space. Le centre d’éducation à l’environnement vise non seulement à préserver la diversité biologique, mais aussi à promouvoir l’intégration et la tolérance. Découvrez les jardins ainsi que l’installation d’élevage de petits animaux, afin de clôturer en beauté le Pride Month. Des mets savoureux et des rafraîchissements seront servis tout au long de la journée, agrémentés d’animations pour les enfants. (Service à l’égalité des chances et Diversité, Service Écologique, Amis de la fleur Belvaux, Société avicole Belvaux)
Le programme intégral ici

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