C’est l’histoire de l’association Rising Phoenix – Fighting Experience, basée dans la Commune de Sanem, qui a réussi à devenir le club de Muay Thai avec le plus grand nombre de membres licencié·e·s actif·ve·s au Luxembourg en seulement 4 ans. Nous avons eu l’occasion de participer à l’un de leurs entraînements.
À cette période de l’année, il fait déjà sombre vers 19 heures. À Bertrange, dans la rue du Chemin de Fer, où se trouvent de nombreuses petites et moyennes entreprises, on ne s’attend pas à trouver une grande salle d’entraînement dédiée aux arts martiaux. Yannick Schalz réside dans la Commune de Sanem, mais, pour diverses raisons, il entraîne ses membres en périphérie de la ville de Luxembourg. « L’ASBL est bien sûr enregistrée dans ma commune, et j’aurais préféré trouver des localités pour nos entraînements à Sanem. Mais malgré mes efforts, j’ai finalement dû accepter que cela ne deviendrait pas réalité », explique le fondateur du club, qui aurait de toute façon rencontré des problèmes pour rassembler tout le monde à Sanem. « Nous avons connu un grand succès relativement rapide, à tel point qu’il est devenu plus pratique de s’entraîner à proximité de la capitale. Si je disais à tout le monde de se déplacer dans le sud à 19h30, cela ne fonctionnerait pas. Nos membres viennent des quatre coins du pays. »
Lors de notre visite à l’entraînement un mardi soir, la salle à Bertrange est pleine de monde, de tous horizons. « La couleur de peau, l’âge ou l’origine ne jouent aucun rôle chez nous », souligne Yannick Schalz. « Mais la grande règle est que tout le monde soit respecté. Même si quelqu’un est plus fort qu’un autre, personne ne doit être dominé pour être rabaissé. Je suis extrêmement strict là-dessus. » Il a commencé à pratiquer les arts martiaux en 2001. Il a passé 9 ans à faire de la compétition en Taekwondo, obtenant la ceinture noire, participant aux championnats nationaux, devenant champion national… jusqu’à ce qu’il décide de passer à autre chose. Depuis 2010, son temps est consacré principalement au Muay Thai, le sport national thaïlandais. « C’est pour moi la forme la plus complète d’art martial tant que l’on reste debout. Des coudes aux poings, des genoux aux jambes, tout y est. Il ne s’agit pas d’une simple bagarre, mais c’est extrêmement technique », explique celui qui exerce la profession de policier à plein temps.
« Le succès est la récompense. Quand des gens qui ont vécu des expériences traumatiques t’envoient de longs messages vocaux ou des textes pour te dire merci, ou pour exprimer à quel point ils se sentent plus forts et plus confiants. » – Yannick Schalz
La grande tradition et l’histoire du Muay Thai ont profondément marqué Yannick Schalz au cours de ses 14 voyages en Thaïlande. Il a déjà participé à trois combats officiels là-bas et a organisé trois stages dans le pays asiatique. « Les gens sont extrêmement respectueux du combat, mais aussi après. Surtout lorsque quelqu’un est blessé ou KO. Ils se saluent, se prennent dans les bras. C’est un véritable art martial qui incarne toutes les valeurs essentielles. » Depuis 2019, le coach intègre lui-même ces valeurs dans ses entraînements, en essayant de transmettre toute son expérience. « J’ai toujours aimé aider lors des entraînements, jusqu’à ce que je me dise un jour : je veux aborder les choses différemment. Sans être méchant, notre société est un peu affaiblie », déclare le sportif avec sincérité. Il a remarqué que de nombreux jeunes ne sont plus vraiment endurant·e·s.
Il voit sa mission dans le renforcement mental et physique de ses membres pour les préparer à la vie. « Je les pousse. Après l’entraînement, ils sont souvent à bout, mais ils ont un sourire sur le visage. En tant qu’entraîneur, il est important d’être toujours celui qui va de l’avant, celui qui vient en premier et part en dernier. Cela se fait par instinct protecteur », explique Yannick Schalz. Ses membres sont comme une famille pour lui. Il est toujours disponible, que ce soit pour un problème avec une petite amie ou un souci au travail. « Le succès est la récompense. Quand des gens qui ont vécu des expériences traumatiques t’envoient de longs messages vocaux ou des textes pour te dire merci, ou pour exprimer à quel point ils se sentent plus forts et plus confiants. C’est ce que je veux faire ressortir. »
« La couleur de peau, l’âge ou l’origine ne jouent aucun rôle chez nous. » – Yannick Schalz
Des projets pour l’avenir sont également en cours. Avec l’augmentation du nombre de membres, l’équipe envisage de s’agrandir encore en engageant deux co-entraîneurs, tout en maintenant un professionnalisme et une rigueur élevés. « Nous recevons également de nombreuses demandes de la part d’enfants, mais vous ne pouvez pas mettre un enfant de 6 ans contre un homme de 100 kilos », précise le fondateur de Rising Phoenix – Fighting Experience. Les cours pour enfants seraient une option, mais il y a des exceptions qui confirment la règle. « Nous avons un prodige de 10 ans. Un garçon du Liban qui avait déjà pratiqué les arts martiaux avant de pouvoir marcher. Son père voulait absolument qu’il s’entraîne dans mon club. Au début, j’ai dit non, mais ensuite il a participé à un entraînement. C’était comme dans le film : à la fin, il m’a salué comme si j’étais Mister Miyagi », se souvient Yannick Schalz en riant. Le jeune s’entraîne avec les adultes.
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