« L’objectif initial était de mieux utiliser les jardins de la commune laissés en friche », explique David Hengen du Service écologique. Il est question ici du projet Suessem schmaacht, qui a démarré en 2016 sur base de cette simple idée et a évolué depuis pour devenir une véritable réussite, tout à fait unique sur le plan national.
Pas moins de 7 tonnes de légumes ( + 335 kg de fruits) ont été récoltés l’année dernière par le CIGL (Centre d’Initiative et de Gestion Local) sur une dizaine de terrains totalisant 15 ares à peine. Une augmentation de 300% par rapport à 2020, à laquelle Florent Bourgey n’est certainement pas étranger.
Depuis que le maraîcher formé est en charge de ce projet, ce ne sont pas seulement les processus qui se sont professionnalisés, mais un important savoir-faire s’y est ajouté. Et Dany Scholten, le directeur du CIGL de Samen, sait apprécier la valeur ajoutée : « Florent a été une réelle aubaine pour nous. Avoir un professionnel avec autant de savoir et d’expérience à ce poste, a permis de donner un nouvel élan à ce projet ».
Les serres de Zolwerknapp sont également un bonheur pour Suessem schmaacht. Début 2021, ces dernières ont été nettoyées et partiellement assainies, si bien que les terrasses et les serres en plastic ont permis d’ajouter 400 mètres carrés de surfaces.
Lorsque l’on écoute Florent, quelques instants suffisent pour se rendre compte que le Français de 45 ans sait parfaitement de quoi il parle. Agriculture biologique, permaculture (le terme vient de l’anglais et signifie agriculture permanente), culture saisonnière, diversité écologique, rien n’est laissé au hasard chez Suessem schmaacht.
« À l’heure actuelle, nous cultivons 30 sortes différentes de légumes dont, entre autres, des brocolis, pommes de terre, citrouilles, oignons, tomates et salades. Bien entendu, nous prêtons attention à respecter la saisonnalité des produits et nous nous assurons de planter sur un même terrain des légumes qui poussent bien côte à côte », précise Florent qui supervise 4 travailleurs bénéficiaires et un chef d’équipe qui travaillant exclusivement dans les différents jardins entre et serres de début mars à début décembre. Pour l’arrosage, des systèmes d’irrigation gouttes à gouttes ont été mis en place sur les plus grands terrains et dans les serres. Selon les besoins des cultures, des interventions d’arrosage et d’irrigation sont effectuées aussi certains samedis matins par deux agents.
En été, il y a même deux personnes assurant rien que la permanence de l’arrosage.
En dehors de l’aspect social, Suessem schmaacht veille bien évidemment aussi aux aspects locaux et durables. Tout ce qui est cultivé sur ces 15 ares, est utilisé dans la commune même. Que ce soit dans l’une des nombreuses cuisines des Maison-relais, du CIPA, Résidence op der Waassertrap, ainsi qu’à l’épicerie Eis Épicerie / Brasserie.
Florent est en permanence en contact avec les différents partenaires. Non seulement pour vérifier la qualité, mais également pour adapter l’offre le cas échéant. « À la demande des différents cuisiniers, nous livrerons davantage de salades et des légumes-racines en 2022, mais moins de légumes- feuilles ».
Contrairement à Florent, Alain Kunsch a quasiment participé dès la première heure à cette passionnante aventure. Après une conversation avec David Hengen il y a quelque cinq ans, le sympathique Soleuvrois a vite compris qu’il se devait de mettre une partie de ses champs à disposition de Suessem schmaacht. « L’un de mes amis a perdu son travail du jour au lendemain. Si par mon geste je pouvais aider, ne serait-ce qu’une seule personne, à reprendre pied au marché du travail, j’étais content. Ceci mis à part, je me réjouis de pouvoir aller me couper une salade fraîche de temps à autre. »
Sur les 700 mètres carrés à peine, exploités juste derrière sa maison, il a été en mesure de vivre en direct l’évolution fulgurante de ce projet. L’année dernière, pas moins de 3 tonnes ont été récoltées, rien que sur son terrain. Afin que cela se fasse de manière aussi efficace que possible, la commune a non seulement installé un système d’irrigation avec des réservoirs d’eau dans son jardin, mais également un chalet de rangement du matériel.
Du fait que le CIGL profite en outre du fumier des deux chevaux ardennais de Monsieur Kunsch, rend l’opération encore plus écologique. Mais même sans cet élément, le sol au pied du Zolwerknapp est d’excellente qualité, comme nous l’explique l’ami des chevaux dans son petit exposé historique : « Pendant la nuit des roses, la Rousenuecht, nous nous trouvons en ligne directe entre le château fort de Zolwerknapp et le château de Sanem. C’est précisément à cet endroit que les châtelains de l’époque avaient leurs merveilleuses roseraies pour lesquelles il fallait bien entendu une terre excellente. »
Ce n’est pas sans fierté que Dany Scholten contemple la récente évolution, tout en sachant qu’à un moment donné, le projet sera arrivé à ses limites : « Pour ce qui est de la production, nous sommes quasiment à notre maximum. C’est avant tout parce qu’il ne nous est pas possible d’engager encore du personnel supplémentaire et qu’il n’est pas simple non plus de trouver les bonnes personnes pour ce genre de missions spéciales. Malgré tout, nous poursuivons toujours notre but de continuer dans l’innovation et nous sommes certains que l’action Suessem schmaacht a encore un bel avenir devant elle. »
Pour que vous aussi, vous puissiez profiter à l’avenir de Suessem schmaacht, le CIGL propose des cagettes de légumes toutes préparées en fonction des disponibilités. Il vous suffit de suivre le CIGL sur Facebook et de réserver votre cagette.
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