À l’occasion du 30e anniversaire de l’asbl Zarabina, une collaboration démarre avec la Commune de Sanem. Par le biais d’une convention, une permanence de 4 heures est proposée chaque mois, afin d’offrir un accompagnement personnalisé aux personnes sans emploi et à celles qui, pour des raisons de santé ou autres, souhaitent se réorienter. En parallèle, des ateliers seront également proposés. Entretien avec Sandra Sidon, qui sera dorénavant la personne de contact de Zarabina pour Sanem.
Coach certifiée, consultante en RH et management, formatrice, superviseure, médiatrice agréée… La longue liste de titres et de qualifications de Sandra Sidon n’est pas due au hasard. C’est une personne qui n’a jamais reculé devant un défi. « J’ai toujours voulu travailler avec des gens », résume-t-elle en évoquant un CV particulièrement diversifié. « Quand j’ai terminé l’école, j’ai d’abord travaillé dans l’hôtellerie, du bureau au service commercial. Cela vous apprend ce qu’est le travail en équipe. » D’autres étapes ont suivi : commerciale pour un club d’affaires et de fitness privé, gérante de restaurant et responsable des ressources humaines. « Il n’y a pas de hasard dans la vie. Même quand il me manquait les qualifications pour les RH, j’ai fait un master. » Ensuite sont venus les diplômes de coaching et de médiation, suivis par une semi-indépendance. « Depuis 2,5 ans, j’ai ma société et je travaille à mi-temps pour Zarabina en tant que coach », explique Sandra Sidon, qui apprécie l’autonomie et la bonne ambiance au sein de l’équipe.
L’asbl a été fondée en 1995 par des femmes, comme un point de contact pour les femmes au chômage ou celles qui souhaitaient retrouver un emploi. Elle n’emploie toujours que des femmes, mais depuis longtemps, elle s’adresse aussi bien aux femmes qu’aux hommes. Les client·e·s sont par exemple des personnes ayant des handicaps, des chômeur·euse·s de longue durée, ou encore des réfugié·e·s. Zarabina se concentre sur un accompagnement personnalisé, avec la création d’un profil de compétences permettant de déterminer des perspectives professionnelles réalistes et de renforcer la confiance en soi et la motivation. « Les gens sont tous différents, et donc leurs problématiques le sont aussi », souligne la coach. Les outils numériques et l’intelligence artificielle deviennent de plus en plus importants dans tous les domaines professionnels, et ces outils modernes sont utilisés pour tout, du CV à l’amélioration des compétences linguistiques, en passant par l’orientation et l’intégration.
Zarabina collabore étroitement avec l’ADEM, mais aussi avec les employeur·euse·s, pour accélérer le processus de placement. Les entreprises peuvent contacter directement Zarabina pour signaler des postes vacants. « Nous apportons une valeur ajoutée par rapport aux ministères et autres acteurs. Nous nous concentrons sur l’individu et sur sa situation spécifique », souligne Sandra Sidon, en faisant référence aux permanences organisées à la Commune de Sanem, en principe chaque premier jeudi du mois de 14h00 à 18h00. On peut prendre rendez-vous au préalable par courriel à l’adresse zarabina@suessem.lu. « Nous essayons de comprendre qui est la personne, quel est son parcours de vie, et quelle est sa demande. Il ne s’agit pas toujours uniquement du CV. Comment la personne se présente-t-elle ? Quel est son profil personnel ? Où sont ses forces et où sont ses difficultés ? Nous recherchons également des formations adaptées et des moyens d’améliorer la présentation. » Le processus est relativement complet afin de guider au mieux les personnes vers leur objectif. Combien de séances sont nécessaires pour chaque client ? Cela reste difficile à évaluer à l’avance.
« Tout le monde a des talents et des compétences. Beaucoup de choses peuvent compléter un profil de manière avantageuse. » – Sandra Sidon
Le monde du travail évolue en permanence, ce qui complique la tâche, précise la coach. « Je ne sais pas si on peut distinguer une tendance spécifique sur le marché luxembourgeois. Nous voyons que les employeurs exigent de plus en plus de diplômes. Et il y a de plus en plus de personnes sur le marché qui n’ont pas de diplômes ou qui n’en ont pas suffisamment. Chez les jeunes, la perception du travail a changé, peut-être aussi parce qu’ils ont vu leurs parents souffrir de burnout ou rencontrer des difficultés financières. L’option du télétravail est de plus en plus exigée. Mais pas toutes les entreprises sont prêtes pour cela. » Quoi qu’il en soit, il est essentiel de soigner sa candidature pour qu’elle parvienne au bon interlocuteur.
En ce qui concerne les personnes avec des limitations de santé ou un handicap, Sandra Sidon estime qu’il reste un travail de sensibilisation à faire. « Il y a de l’incertitude des deux côtés. L’employeur se demande comment gérer une telle personne en termes d’encadrement et de temps nécessaire, et il peut y avoir des préjugés disant qu’il ne s’agit pas d’une main-d’œuvre à part entière. Pourtant, seulement 12 % des personnes ayant un statut de handicap sont nées avec un handicap. Il faut bien sûr évaluer la nature du handicap, puis essayer d’adapter le poste de travail pour que la personne puisse bien contribuer. »
Une personne en recherche d’emploi ne doit pas perdre confiance en elle, même face aux échecs, dit Sandra Sidon. « Tout le monde a des talents et des compétences. On les acquiert aussi, par exemple, en gérant un foyer ou en pratiquant du sport. Beaucoup de choses peuvent compléter un profil de manière avantageuse. C’est pourquoi je dis toujours que tout le monde peut venir nous voir. Mais je précise aussi clairement que le processus de coaching représente 50 % du travail. L’autre moitié doit venir de la personne elle-même. »
Les histoires les plus marquantes pour Sandra Sidon sont celles des réfugié·e·s. « Ces personnes arrivent ici avec un énorme déficit, souvent aussi traumatisées. Nous avions un jeune homme syrien dans l’un de nos cours, qui était extrêmement motivé. Son anglais était très bon, mais son français était plutôt rudimentaire. La plupart apprend le français sur YouTube. Nous avons travaillé intensivement avec lui, car il voulait absolument travailler dans la vente. Un grand groupe avait alors proposé de nombreuses offres d’emploi ici au Luxembourg, mais son entretien devait se dérouler en français », raconte la coach, avec un regard incrédule. « Je peux vous dire qu’il a sué sang et eau. Nous avons tellement pratiqué ensemble qu’il était presque capable de réciter par cœur ce qu’il devait dire, et il s’en est extrêmement bien sorti. Sur 1 500 candidatures, douze personnes ont été retenues, et il en faisait partie. Il est ensuite parti six mois en formation à Bruxelles, en français. Et maintenant, il travaille dans un magasin en ville comme chef d’équipe. »
Les prochaines permanences de Zarabina à la mairie à Belvaux auront lieu aux dates suivantes (toujours de 14h00 à 18h00) :
Mercredi 7 mai 2025
Jeudi 5 juin 2025
Jeudi 18 septembre 2025
Jeudi 9 octobre 2025
Jeudi 6 novembre 2025
Jeudi 4 décembre 2025
Les inscriptions se font par courriel à l’adresse zarabina@suessem.lu.